Fontenoy, village stratégique
pour le maréchal de Saxe
L’armée alliée se met en marche sur cinq colonnes. Entre Antoing et Fontenoy, deux colonnes hollandaises tentent deux fois successivement de rompre les lignes françaises sans pouvoir réussir. L’artillerie placée sur leur gauche les prend sous un feu nourri et les oblige à se replier. Deux autres colonnes marchent sur Fontenoy mais les tirs d’artillerie et de mousquets provenant du village fortifié repoussent également les attaques. Fontenoy est un point capital du dispositif du maréchal de Saxe. Il a fait fortifier le village et y a placé les troupes nécessaires pour une défense vigoureuse. Si les Alliés s’en emparent, il est à craindre qu’ils s’y maintiennent et que, de ce point d’appui, ils coupent en deux les lignes françaises. Le duc de Cumberland remarque que le feu croisé des soldats placés dans la redoute du bois de Barry et dans le village fortifié de Fontenoy peut compromettre la progression de ses troupes. Il ordonne au brigadier Ingoldsby de prendre la tête d’une attaque qui, en traversant le bois, doit venir enlever la redoute. Approchant du bois, les troupes d’Ingoldsby doivent faire face à un tir nourri des arquebusiers de Grassin. Ces troupes ont été formées par Simon-Claude Grassin de Gatigny, un ancien des campagnes d’Italie de 1734 et 1735, puis des campagnes de Bohême et de Bavière de 1742 et 1743. Il est le spécialiste français des opérations de parti et a été autorisé à créer son propre régiment de troupes légères et mobiles en 1744. Les arquebusiers de Grassin sont un corps de 900 fantassins et 300 cavaliers formés comme les uhlans et les dragons de Saxe-Voltaire enrégimentés par Maurice de Saxe la même année. Ce corps de troupes légères a été levé avec des déserteurs et des vagabonds de Paris. Ces soldats sont des spécialistes de la « petite guerre », guerre de harcèlement par opposition à la « guerre réglée » des batailles rangées et des sièges. |